📌🇸🇳 À propos de la Haute Autorité de la Diaspora, un organe consultatif
✅Un peu d’historique
Le Conseil Supérieur des Sénégalais de l’Extérieur (CSSE) a été créé sous le Président Abdou Diouf par le décret n°95-154 du 9 février 1995. En tant qu’organe consultatif, il avait pour mission de contribuer à l’action du gouvernement dans la gestion, la protection et la promotion des expatriés sénégalais, tout en jouant le rôle de relais entre l’État et les associations des Sénégalais de l’Extérieur.
Le CSSE a été recréé en 2010 sous le Président Abdoulaye Wade par le décret n°2010-241 du 1er mars 2010. Il comptait 75 membres : 30 élus par un collège électoral composé de représentants désignés par les associations de ressortissants sénégalais, et 45 nommés par le Président de la République. Le président du conseil était désigné par le Président de la République parmi les membres, sur proposition du Ministre chargé des Sénégalais de l’Extérieur.
Malgré plusieurs années d’existence, cet organe consultatif n’a jamais publié de rapport ni formulé de propositions concrètes. Ses dirigeants étaient souvent issus de partis politiques, de mouvements ou d’associations affiliés aux régimes en place, ce qui a engendré des considérations partisanes. Par ailleurs, le manque de financement a contribué au blocage des organes de direction, notamment le bureau.
À son accession à la magistrature suprême, le Président Macky Sall a abrogé le CSSE et créé le Haut Conseil des Sénégalais de l’Extérieur par le décret n°2020-2100 du 1er novembre 2020. Cependant, cet organe s’est avéré être une coquille vide, à l’image de ses prédécesseurs sous les présidences d’Abdou Diouf et d’Abdoulaye Wade.
✅Pour un organe consultatif transpartisan
Les autorités gouvernementales actuelles, les services diplomatiques et consulaires ont besoin de fédérer la diaspora, de collaborer étroitement avec les associations et de mutualiser les actions pour plus d’efficacité.
Le gouvernement du Sénégal doit mettre en place un organe qui, grâce à sa composition et à ses modalités de fonctionnement, puisse jouer pleinement son rôle d’interface entre l’État et les Sénégalais de l’Extérieur. Cet organe devra s’occuper de la protection, de la promotion et de la formulation de recommandations afin de mieux répondre aux préoccupations des Sénégalais, tant dans les pays d’accueil qu’en terre d’origine.
L’annonce faite par le Premier ministre Ousmane Sonko, lors de la Déclaration de Politique Générale (DPG), de créer la Haute Autorité de la Diaspora, a été largement saluée par une grande majorité des associations d’expatriés sénégalais.
Seul un organe créé dans le cadre d’une démocratie participative pourra valoriser les multiples ressources humaines et financières de la communauté sénégalaise à l’étranger, au profit du Sénégal. Les associations sénégalaises les plus représentatives des pays d’accueil devront y siéger sous la supervision des services diplomatiques et consulaires, en dehors de toute influence politique ou partisane.
Cela constitue la seule garantie pour éviter un nouvel échec.
Un défi majeur est ainsi lancé, en parfaite cohérence avec l’Agenda national de transformation « Sénégal Vision 2050 ».
Abdou Sonko
Député XVe Législature